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La génération Y : Qui dirigera?

Individualistes, mais pas égoïstes

Annik Giguère n'en est ni à son premier ni à son dernier engagement : elle a été bénévole auprès d'un regroupement lié à l'agriculture biologique et à l'agroforesterie, elle a cofondé une coopérative de soutien aux jeunes entrepreneurs de la région et elle a participé à deux projets de coopération au Mali. Elle compte retourner en Afrique avec son conjoint et ses deux jeunes enfants d'ici les cinq prochaines années. «On est bien ici, alors on peut aider les autres, explique-t-elle simplement. Je veux faire découvrir ça à mes enfants, pour qu'ils comprennent que tout le monde ne vit pas dans les mêmes conditions que nous.» La preuve est faite : être conseillère municipale dans un village de 1500 habitants n'empêche pas d'avoir des projets à l'échelle mondiale!

En fait, les jeunes ne sont pas aussi centrés sur eux-mêmes qu'on le dit. Presque tous les Y interviewés agissent d'une manière ou d'une autre pour le bien-être de leur communauté ou de l'environnement, que ce soit par leur travail ou autrement. Ce qui les distingue des boomers, c'est la nature des causes et la forme de l'engagement : l'environnement et le développement international sont clairement à l'ordre du jour, même si les causes locales ne sont pas abandonnées pour autant.

Mais surtout, les organisations traditionnelles comme les syndicats et les partis politiques n'ont pas leur faveur. Adinson Brown affirme que «c'est l'addition des petits gestes individuels qui fait une différence, comme dans le cas de l'environnement. On ne peut pas tout demander aux politiciens. Si on attend leurs décisions, on peut attendre très longtemps.» Il ajoute qu'il préfère ne pas s'associer à un parti politique. «Moi, je peux agir, et s'il y a des partis qui sont d'accord avec mes démarches, ils viendront m'encourager!», lance-t-il candidement. On est loin de l'attentisme. À croire que la devise des Y serait la fameuse phrase lancée par John F. Kennedy en 1961 : «Ne vous demandez pas ce que votre pays peut faire pour vous, mais plutôt ce que vous pouvez faire pour votre pays.» Et on pourrait ajouter : «Et pour le monde...»